Le film «l’Iranien » montre une tentative d’écoute pleine et entière de Mehran Tamadon à l’égard de personnes avec lesquelles il est en profond désaccord.

Cet effort, chacun le fait dans son quotidien, à des degrés variables.
Il est à la base de la pratique du médiateur.
 

Le réalisateur a rassemblé quatre mollahs, partisans de la République Islamique d’Iran, dans une même maison, pendant 48h.  Il les convainc de venir discuter avec lui. Débats, repas, siestes et interpellations, sont filmés pour interroger la possibilité d’un vivre ensemble.

 

Pour découvrir la bande annonce, cliquer ici.

Pour lire l’interview de Dorothée Lachaudon, suivre ce lien.

 

Extraits :  

Cette « expérience » a-t-elle servi à quelque chose ? Ces mollahs ont-ils évolué dans leur façon de voir le monde ? Etait-ce d’ailleurs votre intention de faire bouger les lignes ?

Je ne pensais pas les faire évoluer, mais plutôt faire en sorte qu’ils acceptent la différence, qu’ils entendent quelqu’un qui leur est différent. Là où j’ai de l’espoir, c’est qu’ils ne sont pas partis, ils sont restés jusqu’au bout, ils ont accepté la différence. Ils ont entendu quelqu’un qui n’est pas marié, qui ne croit pas en Dieu, qui vit en France avec sa copine ; et ils ont accepté ce jeu. C’est tout ce que je demandais. Une société plurielle sera constituée d’eux, avec leurs convictions, et de moi, avec les miennes. Elle permettra que l’on puisse discuter, même si nous ne sommes pas d’accord.

D’ailleurs, si on se penche de plus près sur la posture du mollah le plus bavard, il ne parle jamais de son idéologie. À la fin du film, il m’explique qu’il n’a pas débattu de ses pensées, qu’il n’a que fait remettre en question les miennes. Il voulait me faire comprendre que, derrière mes belles idées, il y a mes propres limites. C’est une façon de me dire d’assumer que tout cela est subjectif, et qu’ils ne sont pas les seuls à « interdire ».

Pour vous, Iranien est-il réussi de ce point de vue ?

Les mollahs ont été touchés par ma personne, par le fait que je les accueille, que je ne sois pas braqué avec mes idées toutes faites, que j’accepte les choses. Les Iraniens me trouvent niais, et considèrent que je n’aurais pas dû faire la prière avec les mollahs dans ma maison. Beaucoup d’Iraniens ne sont pas prêts à entendre ce genre de propos, ils ne peuvent pas rentrer dans une telle démarche.

 

 

 

 

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